Fromexpress vous propose de découvrir les références, la place qu’a le fromage dans la littérature. Parfois une source d’inspiration, souvent présente anecdotiquement, le fromage est toujours présent surtout dans l’esprit des écrivains vivant dans un pays où il existe autant de fromages que de jour dans l’année (France).
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions
Dans cette autobiographie, JJ Rousseau conte sa vie de la manière la plus ouverte, selon son auteur. Il est le premier à entreprendre un tel ouvrage en France. Tout au long du livre on découvre la France de Rousseau du XVIIIèmesiècle, et notamment les tables plus ou moins garnies. On découvre que les fromages ont une place importante, on est dans une diversité du met selon la région, la tradition, le goût et la bourse. Rousseau aimait les repas rustiques, la vie simple et donc le fromage, qui était un aliment pendant tout la seconde moitié du Moyen-Âge considéré comme celui des infortunés, jusqu’à ce que l’élite se l’approprie, c’est-à-dire pendant le vécu de Rousseau.
« Avec du laitage, des œufs, des herbes, du fromage, du pain bis et du vin passable, on est toujours sûr de me bien régaler. »
Marcel Proust, À la recherche du temps perdu
Auteur du XXèmesiècle, Marcel Proust est un écrivain de génie, qui sait décrire le moment simple, le souvenir qui fait pâlir les joues roses, et parfois fais couler les yeux de nostalgie. On retrouve dans cet ouvrage, la qualité d’écriture et une pincée d’humour. C’est ce que l’on peut voir avec Madame de Camenbert, l’élégante marquise se voit attribuer le nom d’un fromage, mais qui est déjà célèbre et célébré, de par son mythe, sa présence dans différentes régions, et ce dès le début du XXème siècle.
« Et, à vrai dire, il était bien naturel qu’il eût entendu un nom qu’il connaissait déjà. (…) le nom de Camembert lui avait paru d’autant plus vraisemblable que, ce fromage étant universellement connu, il ne fallait point s’étonner qu’on eût tiré un marquisat d’une renommée aussi glorieuse, à moins que ce ne fût celle du marquisat qui eût donné sa célébrité au fromage. »
Emile Zola, Ventre de Paris
Pour le maître des convictions et des descriptions, il n’est opportun que de laisser à vos yeux, et votre esprit, ce formidable extrait.
« Mais c’était surtout sur la table que les fromages s’empilaient. Là, à côté des pains de beurre à la livre, dans des feuilles de poirée, s’élargissait un cantal géant, comme fendu à coups de hache (…) . Trois bries, sur des planches rondes, avaient des mélancolies de lunes éteintes ; (…) Les roqueforts, eux aussi, sous des cloches de cristal, prenaient des mines princières, des faces marbrées et grasses, veinées de bleu et de jaune, comme attaqués d’une maladie honteuse de gens riches qui ont trop mangé de truffes ; (…) Alors, commençaient les puanteurs (…). »
François Rabelais, Gargantua
Je ne pouvais pas éviter de parler de Gargantua, un géant avec un ventre comme guide au départ, avant de devenir un Prince philosophique. Rabelais voulait qu’on lise son livre avec appétit, qu’on boive à sa santé. La nourriture est omniprésente, rustique dans le sens authentique, traditionnel. Le fromage n’y échappe pas, avec son caractère crémeux, fort, gourmant qui accompagne tout repas authentique, de ceux qui aiment manger, sans penser ni à demain, ni à l’heure d’après.
“C’étaient des fromages de Brie que, pour leur faire plaisir, Gargantua envoyait à ses parents.”